La cartomancie est un art divinatoire utilisant le tirage des cartes :
divination par les cartes ou carto-mancie. Les cartomanciens sont parfois
appelées « diseurs de bonne aventure ».
Historique
On trouve des traces de la cartomancie dès le xve siècle en Espagne1 et dès le
xvie siècle en Italie : il serait cité par Pic de la Mirandole et surtout en
1540 par Francesco Marcolini dans Le sorti intitolate giardino d’i pensieri qui
utilise des cartes et un livre d'oracles. En Espagne encore en 1556, Martin de
Azpilcueta est l'auteur du Compendio del Manual de Confessores où il condamne
clairement la divination en utilisant des cartes.
La cartomancie au siècle des Lumières dans la période pré-révolutionnaire atteint
un apogée en France et est révélée à un très large public avec Etteilla
(Jean-Baptiste Alliette, 1738-1791) sous le nom de cartonomancie pour le jeu de
32 cartes (Le petit Etteilla ou L'Art de tirer les cartes 1753 publié en 1791)
puis des Tarots qui se base sur des travaux antérieurs : l'interprétation des
cartes du Tarot de Marseille par Antoine Court de Gébelin. Cette cartomancie
sera particulièrement reprise par la Sybille de la Révolution et de l'Empire,
Marie-Anne Lenormand, plus connue comme Mademoiselle Lenormand, sur le jeu de 52
cartes — qui prétendra avoir conseillé tout ce que la période dans laquelle elle
a vécu a connu de célébrités politiques ou artistiques (abusivement pour
beaucoup de noms cités). Après la mort de Mademoiselle Lenormand et durant les
siècles qui suivirent, de nombreux jeux de cartes - illustrés, à l'inverse des
jeux de cartes classiques à enseigne franaise qu'utilisait Mlle Lenormand -
seront publiés dans plusieurs pays de l'Europe sous les appellations de Jeu de
Mademoiselle Lenormand ou Grand Lenormand ou encore Le Petit Lenormand,
etc...
La cartomancie telle qu'elle est entendue à la fin du xxe siècle et au début du
xxie siècle relève principalement d'un héritage de la cartomancie relancée par
Court de Gébelin et Etteilla ; l'emploi assez généralisé (mais pas exclusif) du
Tarot de Marseille et de ses dérivés (Wirth, Rider-Waite, etc...) est
principalement dû à Court de Gébelin. Toutefois au xxie siècle, la cartomancie
emploie toujours les tarots de Marseille ou de Besançon, les tarots modernes,
les jeux de cartes standardisés à enseigne française ou espagnole, et finalement
tout type de jeu de carte. Le xxe siècle a aussi vu le développement de nombreux
jeux de cartes sous la forme d'oracles divinatoires, qui ne conservent aucune
référence visible aux cartes standardisées ou historiques ni aux tarots.
Notons pour finir qu'à aucune époque il n'a pour le moment été trouvé de preuve
qu'un jeu de carte à usage ludique ait été également créé pour une utilisation
en cartomancie.
En France, en 1948, Paul Marteau, alors directeur des cartiers Grimaud, publie Le
Tarot de Marseille, un autre ouvrage qui aura une importance dans les pratiques
de cartomancie liées au tarot, tout comme la version du tarot de Marseille de
Paul Marteau (en fait une modification d'une copie tardive par Lequart du tarot
de Nicolas Conver) aura un rayonnement international qui marqua une étape
importante dans l'histoire de la cartomancie, tout comme dans celle de la
taromancie et de la tarologie.
Exemple d'interprétation symbolique des cartes
Le symbolisme du cœur
Le cœur aurait été dessiné sous la forme d'une coupe : calice ou graal.
Il évoquerait notamment l'enjeu spirituel des croisades, à savoir la conquête du
Saint Sépulcre : Jérusalem en Terre Sainte.
Au sens propre, le cœur renverrait principalement à l'organe cardiaque et à la
circulation sanguine.
La notion de sang évoquerait les liens de sang et par extension de famille.
Au sens figuré, le cœur symboliserait l'affectif sous ses aspects les plus
divers.
Cœur = Coupe - liens de parenté - liens affectifs
Le symbolisme du carreau
Le 4 de carreau au sens littéral, c'est le projectile (sorte de flèche) dans
l'arbalète de l'arbalétrier.
Ce carreau apparaît de façon stylisée comme un bâton terminé par une pointe
tranchante sur le Tarot marseillais tandis que certains des plus anciens tarots
italiens le représente avec pointe en fer et empan de plumes.
Le symbole de la flèche est parlant : elle permet d'atteindre un objectif au
loin ; elle se déplace d'un point à un autre.
Par extension, déplacement d'une personne (trajets, voyages) ou d'une
information (lettre, téléphone, internet).
Sens de déplacement, de mouvement donc d'énergie.
Carreau = Bâton - mouvement - communication - énergie
Le symbolisme du pique
Les piques proviendraient de l'emblème des épées : sabres courbes ou cimeterres
sarrasins et épées droites des croisés sur les anciens tarots.
Expression du combat au corps à corps, les épées signifieraient d'abord le
pouvoir de l'action offensive.
Mais l'épée symboliserait aussi le glaive de Justice ; à ce titre, le pique
indiquerait l'action du Pouvoir qui tranche et décide, la loi.
D'après une autre symbolique, celle de l'instrument manufacturé par l'homme, les
épées se rapportent également à l'industrie, à la technique et, par
élargissement, à la réflexion et à l'intellect : glaive du discernement.
Piques = Epées - pouvoir de l'action - action du pouvoir
Le symbolisme du trèfle
Le mot "trèfle" possèderait au moins deux sens courants.
Le premier correspondrait au trèfle à quatre feuilles : synonyme de chance, de
protection pour celui qui le trouverait. Le second proviendrait de l'argot
"avoir du trèfle ", c’est-à-dire de l'argent.
Le Tarot de Marseille le figurerait sous la forme d'un denier (ancienne monnaie
romaine puis française) ; les cartes mauresques offrent l'image d'un médaillon
rond transformé dans les anciens tarots italiens en un bouclier protecteur.
Le trèfle véhiculerait donc deux sens ; il serait ambivalent : l'écu - monnaie
(sens financier) ou l'écu - bouclier (sens de talisman).
Trèfle = Denier - écu - argent - talisman
Le système de personnification
D'un emploi très répandu, il repose sur un système simple.
Huit cartes dont quatre à Cœur et quatre à Trèfle vont permettre au cartomancien
de désigner une personne en tenant compte de trois critères : sa couleur de
cheveux (au moment de la consultation), son âge et son sexe.
Les Cœurs du fait de leur couleur rouge identifieront quelqu’un à la chevelure
claire : blond, châtain clair, roux. Les Trèfles, de couleur noire,
représenteront un être aux cheveux foncés : châtains foncés, bruns ou noirs.
Aux Rois et aux Dames fut attribué un âge égal ou supérieur à trente-cinq ans
tandis que les Valets et les Huit sont âgés de moins de trente-cinq ans.
Les Rois et les Valets appartiennent au sexe masculin ; les Dames et les Huit,
au sexe féminin.
Souvent, le système de personnification primera sur la signification
'emblématique' d’une carte.
La divination par les cartes
L'essentiel du travail de "divination" consiste à utiliser l'intuition et
l'écoute active afin de deviner certains éléments de la vie de la personne, qui
est ensuite reliée au symbolisme classique des cartes. Les détracteurs
assimilent cette pratique à de la pure lecture froide.
La cartomancie, quand elle utilise le tarot, est alors appelée taromancie (et
parfois tarologie). Les autres pratiques de cartomancie utilisent principalement
des jeux de cartes standards à enseigne française, anglaise ou espagnole.
La cartomancie désigne également l'utilisation de cartes spécifiquement créées
pour être utilisées dans des pratiques divinatoires, ces jeux de cartes sont
souvent appelées oracles, chacun ayant un nombre de cartes qui lui est propre,
ses cartes représentant des prédictions plus ou moins précises, qui peuvent être
interprétées dans une combinatoire spécifique. Dans le cas de l'usage de ce type
d'oracle, l'interprétation relève plus d'un caractère aléatoire des prédictions
que de la sensibilité ou la capacité à créer des interprétations originales du
lecteur de carte, ou en tous cas cette sensibilité ou capacité est plus
contrainte ou guidés par les éléments représentés sur les cartes.
Correspondance des tarots avec les jeux standards
La pratique de cartomancie française repose majoritairement sur le Jeu des Quatre
Couleurs : piques, cœurs, carreaux et trèfles. De nos jours, le jeu de 32 cartes
est le plus utilisé en cartomancie suivi du jeu de 52 cartes.
Les quatre emblèmes11 - deniers, bâtons, épées et coupes - communes aux cartes à
enseigne espagnole ou italienne et aux tarots anciens (Tarots italiens et Tarots
dits de Marseille) permettraient de comprendre le sens divinatoire des 4
couleurs des cartes à jouer (trèfle, carreau, pique et cœur) que l'on trouve
tant sur le Tarot à Jouer que sur les jeux de 52 et de 32 cartes. Le rapport des
couleurs modernes avec les couleurs anciennes ne fait pas consensus, les études
historiques du tarot confirment les correspondances Coupes/Cœurs et
Epées/Piques, et affirme plus clairement une évolution des Bâtons en Trèfles et
des deniers en Carreaux12, alors que certaines pratiques de cartomancie
préféreraient voir une correspondance des bâtons aux carreaux et des deniers aux
trèfles.
source : wikipedia